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7 QUESTIONS À… Fanny et Nicolas, en charge de la conception du pavillon Thales
Ces dernières semaines furent intenses au sein de l’agence. Et pour cause, le salon Eurosatory dédié à la Défense et à la Sécurité terrestres et aéroterrestres a ouvert ses portes du 11 au 15 juin à Villepinte.
Pour la deuxième fois consécutive, nous avons accompagné le groupe Thales dans la conception de son pavillon. 9 mois de travail dont 3 semaines de montage pour réaliser un pavillon de 2000 m² avec mezzanine, restaurant, salles de réunions, espaces d’exposition, terrasse… Un lieu de vie et de rencontres animé le temps du salon. Un beau challenge qui débute par de nombreux échanges avec l’équipe dédiée du groupe.
Exposer dans un salon tel qu’Eurosatory, c’est également certaines spécificités : confidentialité, sécurité, délais… Dans ce cadre, Nicolas Colsch, directeur commercial et responsable du projet Thales et Fanny Blanchandin, designer du projet racontent.
Quelles sont les particularités d’un tel projet ?
Nicolas : Je dirais le secteur d’activité et la dimension.
Fanny : Les particularités techniques selon moi. Ce n’est pas un stand mais un pavillon, donc la réflexion commence d’une autre manière. Nous avons des contraintes de superficie et de lieu, que nous n’avons pas sur un stand. Nous avons dû définir les dimensions du pavillon en fonction des besoins du client par exemple.
N : Nous étions partie prenante dans la gestion du budget d’achat de la surface dans la mesure où ils nous ont demandé de respecter le budget alloué en prenant en compte l’ensemble des besoins de l’intérieur du pavillon. Il a fallu passer une vingtaine de jours sur le plan afin de vérifier que la dimension qu’on proposait pouvait correspondre à satisfaire les besoins du client.
C’est comme si un client demandait : « j’ai ces besoins sur mon stand, j’ai la possibilité de prendre telle surface, j’ai ce budget-là. Quelle surface je dois prendre ? ».
La dimension est donc une particularité car il est rare de faire des choses aussi imposantes (2 000m²), mais il y a aussi la technicité et le nombre d’intervenants, à la fois chez les fournisseurs et chez le client. Pour chaque zone du stand (sanitaires, restaurant, accueil, lounges, bar, zones d’exposition) nous avions un contact différent. C’était charge à Fanny et moi, sur la base du brief, de se rapprocher de chacune de ces personnes afin de reprendre l’expression de besoins et que cela corresponde à la demande initiale.
F : Concernant la technicité liée au bâtiment, il fallait prendre en compte la climatisation, les sanitaires et mettre le bâtiment au niveau 0 (altimétrie du sol) par exemple.
N : Nous retrouvions également la technicité sur les solutions présentées. Les intervenants avaient des contraintes très spécifiques. Ensuite nous avions un stand avec énormément de démonstrations, de maquettes, de produits ou solutions. Il fallait alors imaginer comment présenter et valoriser chaque élément. Quand on nous donne une roquette ou un mortier à présenter, il faut avoir les côtes du matériel pour fabriquer les supports, nous faisons donc des dessins techniques pointus.
Peut on dire que le salon Eurosatory constitue une spécificité en soi ?
N : C’est le plus grand salon mondial de l’armement terrestre, il y a du matériel sensible et onéreux. Nous avons des contraintes de sécurité en termes de personnes et d’accès : il y a une triple vérification de la part de la préfecture de police et de la sûreté de Thales et du COGES organisateurs.
Nous avons aussi dû participer à cela en mettant en place la surveillance vidéo sur le stand.
Une autre particularité de ce stand est les délais. Nous avons commencé l’étude au mois d’octobre, remis la proposition au mois de décembre. Nous avons eu la réponse en janvier et le stand s’est monté au mois de juin. Cela veut dire qu’il y a 9 mois de travail.
L’objectif de Thales était l’accueil. Quelles solutions avez-vous mis en place pour répondre à cela ?
N : Le souhait marqué par la direction de Thales était de valoriser l’accueil des salariés de la société, « les thalesiens ». C’est pour cette raison que cette année il leur a été alloué une entrée, un bar, des sanitaires et un restaurant, pour que les gens travaillent dans de bonnes conditions et que cela participe à une meilleure ambiance globale sur l’espace.
F : Ces espaces dédiés aux thalesiens participaient à la fluidité de circulation sur le pavillon.
Comment vous avez traduit cette qualité d’accueil ?
F : Par de grands espaces, une circulation aisée et beaucoup de lumière niveau archi. De grands desks d’accueil qui permettaient en un coup d’œil de savoir où se diriger.
N : Il a fallu arriver à positionner notre mezzanine de 700m² et les piliers qui la supportait de telle façon à conserver de grands espaces.
F : On s’est servis de cette contrainte et de la zone de démonstration centrale pour faire rayonner la circulation.
Comment se sont déroulés les 9 mois de travail ? On imagine beaucoup d’échange avec Thales et les fournisseurs ?
F : Sans arrêt !
N : Plusieurs dizaines par jour, surtout les 5 dernières semaines.
Nous avions un compte rendu à faire tous les mois. Thales a créé une unité de surveillance qui se retrouve tous les mois à partir d’un calendrier bien établi et regroupe l’ensemble des parties prenantes. Côté fournisseurs, nous avons dû traiter une centaine de devis, donc autant d’échanges et de bons de commande. Nous étions quotidiennement en contact avec les différents interlocuteurs avec Fanny.
Nous avons des échéances avec les plénières, les retro planning, les dates de majoration avec les organisateurs et autres dates butoirs inhérentes au salon… Notre point fort sur un tel projet est la gestion des priorités. Nous classions systématiquement nos tâches en fonction de l’urgence et de l’importance de chacune.
F : Oui, il y a eu une grande réflexion sur les processus dès le départ du projet. Le rôle de Nicolas a été de constituer une équipe réactive pour répondre à tous les besoins du client, et moi j’étais en lien avec les designers freelances pour une partie de l’exécutif.
N : Globalement sur l’organisation, Fanny a travaillé sur toute la direction artistique, sur la direction technique au niveau des plans, et moi j’ai travaillé sur la partie commerciale et l’organisation globale du dossier.
Quel bilan faites-vous de ces derniers mois ?
N : Le client a été très satisfait de la prestation. Pour nous c’est important car nous souhaitons fidéliser ce client à l’avenir et devenir une entreprise référente dans l’industrie de l’armement et des neo-technologies.
F : On souhaite également remercier nos collaborateurs STAND2B qui nous ont assisté et aidé au montage du pavillon.
Plus personnellement, quel bilan faites-vous ?
N : Un plaisir certain car c’est 9 mois de notre vie, on est 9 ou 10h par jour au bureau à travailler sur ce dossier-là, c’est notre bébé ! C’est une réelle satisfaction.
F : Ce qui est bien c’est qu’un tel projet te pousse dans tes retranchements, te sort de ta zone de confort.
N : Ce qui est sûr c’est que nous avons gagné en compétences. Dans notre vie professionnelle, ça nous permet d’appréhender la gestion du stress et la technicité des solutions de façon plus sereine.
F : Sur un tel projet il est important d’avoir du relationnel avec les clients, je pouvais répondre plus directement à leurs attentes.
N : Fanny a gagné en compétence commerciale et moi en compétence technique.
F : Nous travaillons ensemble depuis 10 ans, nous connaissons bien les qualités de chacun et nous nous complétons bien.
N : On a confiance l’un en l’autre. On sait qu’on peut se reposer sur l’autre parce que l’autre est fiable. En termes d’épanouissement intellectuel et d’épanouissement professionnel, ce n’est pas la même réflexion, pas la même démarche intellectuelle, commerciale, ou artistique, ni le même travail de conception.
Et on voulait que tout ça participe à faire rayonner l’image de STAND2B !
Nous tenons à remercier l’ensemble des acteurs présents sur le projet Thales :
Menuiserie : LBM
Électricité : Gueri-Élec
Batiment : Neptunus
Tapisserie : Antonio Costa
Mobilier : Alisés – Camerus – JMT – Vachon – Design location – Poirier – ETNA
Suspension accueil : NEDGIS
Sécurité : DOT
Vérification : CES
Permanence nettoyage : AF